Le buzzbait est peut-être le leurre le plus étrange jamais fabriqué. Avec un design proche d’un spinnerbait qui aurait été conçu pour glisser juste sous la surface pendant que ses hélices sont en rotation, le buzzbait gargouille et crée des remous qui attirent les prédateurs opportunistes.
Le secret de la capacité du buzzbait à attirer les poissons est sa palette rotative : cette dernière peut avoir 2 ou 3 ailettes recourbées sur les extrémités qui bloquent l’eau lors du « ramener », créant le son caractéristique de bourdonnement ainsi qu’un mouvement identique à celui d’une hélice. Sur le Booyah Buzz, l’adjonction d’une seconde palette, plus petite, qui rentre en contact avec la principale à chaque rotation améliore l’attractivité du leurre en apportant un son de cliquet. Le Booyah Counter Strike Buzz possède 2 hélices qui tournent dans des sens opposés, ce qui permet aux pêcheurs de faire remonter le leurre plus rapidement à la surface et de l’y maintenir tout en appliquant une vitesse moindre qu’avec d’autres buzzbaits.
Le pêcheur professionnel Zell ROWLAND utilise souvent un buzzbait pour localiser et attraper des poisons avant et pendant ses tournois. « La taille du buzzbait est vraiment importante » précise-t-il, « Je commence toujours par utiliser un petit buzzbait pour obtenir des touches et évaluer la taille des poissons présents dans le plan d’eau. S’il y a de gros black-bass, j’utilise alors un plus gros buzzbait pour les attraper ».
Par exemple, lorsqu’il pêche sur Falcon Lake dans le sud du Texas, il utilise un gros buzzbait : « Le lac Falcon est riche en black-bass de 2 à 3 kg. Il faut donc un buzzbait avec profil large. » dit-il. « Si je pêche dans un endroit où les black-bass sont plus proches de 2 kg, je commence avec un plus petit buzzbait et il y a alors de fortes chances que je le conserve tout au long de la partie de pêche. »
ROWLAND prend aussi en compte le type de black-bass les plus présents dans les lieux de pêche où il se rend : « Le lac Lanier en Georgie est un remarquable lieu de pêche, mais les bass qui s’y trouvent ne grandissent pas autant que les « large mouth » du lac Falcon. » dit-il. « C’est un très bon endroit pour pêcher avec de petits baits d’un quart d’OZ ». En outre, ROWLAND aime aussi que ces buzzbaits aient un bruit spécial proche du grincement. Une astuce pour donner cette particularité à ses buzzbaits : les tenir à l’extérieur de la voiture, par la fenêtre, en se rendant au lac, laissant le vent faire tourner librement les palettes, cette préparation du bait permet de réduire la vitesse du ramener pour maintenir le leurre à la surface du fait d’une résistance de rotation plus prononcée.
Il n’utilise jamais de buzzbait avant que les bass et leurs proies n’aient frayé. Il garde toujours un œil sur les endroits peu profonds qui sont de vraies nurseries. « Les bass s’y rendent à la recherche de nourriture et semblent incapables de résister à l’attrait d’un buzzbait passant à proximité ». S’il utilise le plus souvent les buzzbaits du marché tels quels, il ne serait pas un vrai pro s’il n’y apportait pas ses propres modifications lorsque les conditions ou l’humeur des poissons le nécessitent. Si le vent souffle fort, il pourra ainsi retirer la jupe et utiliser le buzz nu ou en ajoutant une petite larve. S’il remarque que les poissons préfèrent attaquer le buzzbait à faible vitesse ou au contraire à plus vive allure, il n’en change pas obligatoirement. A la place, il tord les ailettes de la palette pour accentuer leur courbure ou la réduire. Il précise : « Pour avoir un buzzbait nageant lentement, j’augmente la courbure et donc l’incidence des ailettes en les poussant un peu vers l’avant. J’essaie alors de faire en sorte que le buzzbait reste à la surface avec la palette tournant à peine. Si je veux pouvoir ramener mon buzzbait rapidement, j’ouvre les ailettes vers l’arrière ».