Connaissance des céphalopodes
Les Céphalopodes peuplent les mers depuis 500 000 000 d'années. Ce sont des animaux étonnants, les plus évolués des mollusques dotés d’une excellente mémoire, d’une vue perçante et d’une grande intelligence. En captivité, les biologistes parviennent à les apprivoiser et à établir une certaine forme de communication avec eux.
Les Seiches et les Encornets ont une morphologie et un mode de vie relativement semblables. Equipés de tentacules, ils se déplacent et s’alimentent en bancs de plusieurs individus. Les techniques de pêche et le matériel sont quasiment les mêmes pour l’une ou l’autre espèce. Le Poulpe est une espèce bien différente, sédentaire, qui vit seul dans une cavité qu’il ne quitte que pour se nourrir. Les techniques de pêche sont donc bien différentes pour arriver à le séduire et à le capturer.
LE POULPE
Espèce / appellations Ordre / Famille |
Poulpe / Pieuvre Invertébré - Céphalopode - Octopode (8 bras) |
Taille moyenne adulte | 50 à 80 cm - 1 à 3 kg |
Longévité en milieu naturel | Femelles : 6 mois - 1 an / Mâle : jusqu’à 3 ans |
Reproduction | 1 ponte de 300 000 oeufs pour une femelle. Les mâles peuvent s’accoupler plusieurs fois. |
Habitat et milieu | Sur le fond - trous, cavités, crevasse, grotte Fonds rocheux, épaves, digues, enrochements |
Alimentation | Mollusques, bivalves, poissons, crustacés |
Mode de vie | Sédentaire et solitaire Quelques migrations saisonnières sont observées |
Présence côtière | Manche, Atlantique Méditerranée - 1 m à 150 m |
Technique de pêche | Tako Eging (lancer / ramener bord ou bateau), drop shot, montage en potence, dérive, pêche à la verticale |
Postes | Bord : rochers, jetée, digue Bateau : Epaves, zones rocheuses, moulières, tombants |
Période Activité maximum | Jour et nuit. Aurore et crépuscule, mer claire. Toute l’année |
Invertébré de la classe des Céphalopodes, le Poulpe (ou Pieuvre), est un des plus anciens
animaux marins. Sa présence sur Terre est évaluée à plusieurs centaines de millions d’années,bien avant les poissons et les crustacés. S’il est de la même famille que les Seiche et Calamars, il est singulièrement différent. C’est un animal étrange et passionnant à pêcher. Le poulpe vit seul sur les fonds marins, dans les zones encombrées de roches ou au creux des épaves. On le trouve entre 10 et 150 m de profondeur, dans des eaux dont la température ne descend pas en dessous de 10°C. Il migre peu, plutôt en période de ponte. On peut donc le pêcher toute l’année dans les eaux tempérées: Atlantique, Manche et Méditerranée.
Il est très attaché à son territoire et ne tolère aucune présence animale sauf en période de reproduction. Il reste à proximité de son trou pour se nourrir de mollusques, poissons et petits crustacés. Sa taille peut varier de 50 cm à 1 m et son poids peut aller jusqu’à 3 kg. Son espérance de vie en milieu naturel est courte, 2 à 3 ans environ pour les mâles, 1 à 2 ans maximum pour les femelles. Mature vers l’âge de 6 mois (500 g), elle ne se reproduit qu’une fois. C’est le seul moment de sa vie où elle tolère les autres Poulpes. Une fois accouplée à un ou plusieurs mâles, la femelle choisit une grotte et en nettoie la voute pour y déposer ses oeufs.
La ponte peut durer presque 1 mois et représente jusqu’à 500 000 oeufs qui mesurent environ 2 mm de diamètre. Durant toute l’incubation (1 à 4 mois selon la température de l’eau), la femelle s’occupe de ses oeufs, les nettoie et les irrigue. Elle y met toute son énergie et ne se nourrit plus jusqu’aux éclosions. Ses hormones la décharnent rapidement et elle meurt, affaiblie. Les jeunes mesurent 3 mm à l’éclosion et vivront jusqu’à l’âge de 3 mois en pleine eau. 10% des jeunes survivent à cette période. Ils cherchent alors une cavité au fond et s’y installent, à leur tour. Muni de 8 bras attachés directement à la tête, chacun garni d’une bonne centaine de ventouses qui lui permettent de se maintenir au fond, armé d’un bec de perroquet puissant pourvu de fortes mandibules, le Poulpe est néanmoins vulnérable et compte sur son camouflage pour le protéger. Ses prédateurs sont principalement les Congres et les Murènes en zône côtière. Pour ne pas être repéré, le Poulpe a la faculté de changer de couleur et de se fondre dans le décor. Il reste ainsi caché la plupart du temps dans son antre, à l’affût de tout ce qui passe à sa portée. Il ne chasse qu’à vue.
Pour le pêcher il faudra donc le chercher sur les épaves ou enrochements, passer sur le sable au ras des roches, en dérive très lente ! Le Poulpe n’est pas un rapide. Chaque recoin de la zone sera minutieusement inspecté et le leurre utilisé devra jouer de séduction pour le faire sortir de son trou. Les leurres adaptés se trainent sur le fond ou près du fond. Souvent équipés de billes bruiteuses ou de paillettes, ils doivent se faire remarquer ! L’animation du leurre doit se faire lentement, sous ses yeux...Les conditions les plus favorables ont un temps calme et une eau propre. Les pêches à la tombée de la nuit où au lever du jour sont les plus efficaces.
C’est à ce moment là que les Poulpes sont actifs et profitent de la semi obscurité pour se cacher et de la lumière relative pour repérer leur proie.
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LES SEICHES
Espèce / appellations Ordre / Famille |
Seiche - Margatte - Morgate - Supion - Casseron ... Invertébré - Céphalopode - Décapode (10 bras) |
Taille moyenne adulte | 40 à 60 cm - 500 g à 3 kg - Maturité entre 1 et 2 ans. |
Longévité en milieu naturel | Femelles / Mâle : jusqu’à 2 ans |
Reproduction | Environ 3000 oeufs pondus d’avril à juillet. Incubation 2-3 mois |
Habitat et milieu | Près du fond, rarement en pleine eau Fonds sablo-vaseux, épaves, moulières, algues, herbiers |
Alimentation | Crustacés, mollusques, poissons |
Mode de vie | Migrations saisonnières liées à la reproduction |
Présence côtière | Manche : avril à juin Atlantique : avril/mai - août à novembre Méditerranée : Novembre à avril |
Technique de pêche | Eging (Lancer / ramener du bord ou bateau), drop shot, montage en potence, traîne, pêche à l’appât, pêche au vif |
Postes | Bord : rochers, jetées, digues Bateau : Epaves, zones rocheuses, sablonneuses, herbiers, moulières, tombants, ... |
Période Activité maximum | soir - nuit - Aurore et crépuscule. Mer calme, pleine lune, petits coefficients |
Selon les régions elle porte le nom de Margatte, Morgate, Suppion, Casseron ou encore Sepia ...Céphalopode comme le Poulpe et le Calamar, la Seiche est un “décapode” (elle a 10 bras, 8 courts et 2 longs). Sa tête y est directement rattachée. Une coquille interne protège ses organes. Un siphon lui permet de se propulser rapidement. Cousine du Calamar, elle lui ressemble sur bien des points.
C’est un animal doué d’une réelle intelligence, d’une mémoire exceptionnelle pour un invertébré et ses facultés d’apprentissage sont impressionnantes. Pêchée depuis toujours, elle passionne les amateurs. Il faut pour bien la pêcher, connaitre ses habitudes et savoir adapter son matériel aux conditions extérieures. On trouve la Seiche de la Mer du Nord à la Méditerranée, jusqu’à 150 m de profondeur.
Elle vit seule ou en groupe de quelques individus, dans les eaux tempérées, près du fond. Elle mesure de 20 et 40 cm en moyenne, la femelle étant légèrement plus grosse que le mâle et peut atteindre 2 kg. Les tentacules latéraux des mâles sont zébrés. C’est une façon facile de les différencier.
Les Seiches aiment les zones rocheuses et les fonds sablonneux couverts d’herbiers. Elles peuvent s’y camoufler pour surprendre leurs proies.et trouver une belle diversité d’espèces pour se nourrir. Prédateur redoutable et vorace, son alimentation se compose de crevettes, petits crabes, mollusques, petits poissons et gastéropodes. Leur excellente vision nocturne leur donne l’avantage pour se nourrir en toute discrétion. C’est le moment où elles sont le plus actives. Migratrices, elles se rapprochent des côtes au printemps, quand les eaux se réchauffent, pour s’accoupler et pondre. La gestation de la femelle dure entre 1 mois et demi et 3 mois, en fonction de la température de l’eau.
Les femelles déposent leurs oeufs un peu n’importe où sur les fonds et les herbiers. Ces grappes d’oeufs ressemblent à du raisin noir. On l’appelle d’ailleurs “raisin de mer”.. Quand les oeufs sont à maturité, la membrane se décolore et devient transparente. On peut alors voir les Sépions à l’intérieur.
Une femelle pond environ 3000 oeufs par an. Les jeunes naissent en début d’été et repartent à l’automne vers le large. Les parents, eux, meurent après la saison de reproduction. On observe alors une quantité importante d’ “os de seiche” sur les plages. La petite Seiche à la sortie de l’oeuf mesure 15 mm et est appelée Sépion. Elle est une réplique exacte de l’adulte, parfaitement autonome. Elle ne verra pas ses parents qui meurent après la reproduction et se nourrit exactement comme les “grands”. Elle grossit vite et prend 15 cm pendant l’été. En revanche il faut attendre l’âge d’un an, pour que la Seiche puisse se reproduire si elle est née en début d’été, 2 ans si elle est née en fin d’été... Les particularités anatomiques de la Seiche sont nombreuses. C’est un animal au psychisme élevé, doté d’une grande richesse comportementale. Championne du camouflage, elle a la faculté de changer de couleur en une fraction de seconde. Cette particularité lui permet de se fondre dans le décor pour se protéger, ou au contraire de se colorer pour impressionner un agresseur. Ses cellules spéciales, les chromatophores se pigmentent à volonté sur telle ou telle partie de son corps, et la surface de sa peau a la faculté de changer de texture pour devenir rugueuse comme un rocher !
Autres particularités : En cas d’attaque, la Seiche lâche un jet d’encre noir, pour assurer sa fuite. Habituellement elle évolue lentement au rythme du battement de sa nageoire, mais en cas d’urgence, elle peut se propulser rapidement en arrière en projetant brusquement l’eau stockée dans son siphon. Bien qu’invertébrée, une coquille (appelé “sépion”) lui sert de flotteur et protège ses organes. Elle peut y injecter de l’air et en gérer la pression pour ajuster sa flottabilité. Au même titre que le Poulpe et le Calamar, la Seiche est dotée d’une vision très sophistiquée. Pupille typique en forme de “W”.
Elle a en outre la capacité de polariser la lumière. Très sensible au mouvement, la Seiche est attirée par ce qui bouge. Sa ligne latérale, au même titre que les poissons lui permet de mieux détecter son environnement et ses proies, peu importe la luminosité ou la clarté de l’eau. C’est là que le choix de la turlutte fera toute la différence !
La Seiche se pêche près du fond. Elle remonte rarement en pleine eau comme le Calamar. Les meilleurs postes du bord sont les cales, digues et jetées à proximité des éclairages publics, à la tombée de la nuit. Les bouchots et parcs à huîtres sont également des zones à prospecter. La nourriture y est abondante. En bateau, on recherchera les Seiches dans des zones plus retirées, près des roches sur des plateaux sablonneux, couverts d’herbiers et de substrat. En Manche et Atlantique, les coefficients de marées jouent sur la migration des Seiches. Les petits coefficients attirent les Seiches près du bord à marée descendante... Au contraire elles rejoignent le large par gros coefficient et à marée montante, comme si elles craignaient de s’échouer... La période de l’étale serait aussi la plus favorable... Les seiches sont les plus actives au petit matin et le soir où leur vision leur permet des “ventrées”! Il faut alors adapter son matériel à la situation...Le choix des turluttes est primordial.
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LES CALAMARS
Espèce / appellations Ordre / Famille |
Calmar - Calamar - Encornet Invertébré - Céphalopode - Décapode (10 bras) |
Taille moyenne adulte | 30 à 60 cm - 500 g à 3 kg (blanc) 50 cm à 2 m - 1 kg à 15 kg (rouge) |
Longévité en milieu naturel | Femelles / Mâle : jusqu’à 2 ans |
Reproduction | Environ une centaine par grappes de plusieurs dizaines d’oeufs pondus de mai à juillet. Incubation 2-3 mois |
Habitat et milieu | Du fond à la pleine eau Fonds rocheux, sablonneux, épaves, digues, moulières, herbiers |
Alimentation | Crustacés, mollusques, poissons |
Mode de vie | En banc - Migrations saisonnières liées à la reproduction |
Présence côtière | Manche : mars à juin - septembre / octobre Atlantique : août à décembre Méditerranée : septembre à février |
Technique de pêche | Eging (lancer / ramener du bord ou bateau), drop shot, montage en potence, tataki, dérive, traîne, pêche à l’appât, pêche au vif |
Postes | Bord : rochers, jetées, digues, proximité des tombants Bateau : Epaves, zones rocheuses, sablonneuses, herbiers, moulières, tombants |
Période Activité maximum | soir - nuit - aurore et crépuscule Automne - Hiver |
Il existe depuis 500 millions d’années ! On trouve plus de 300 espèces de Calamars qui peuplent tous les océans du globe. Ceux de nos côtes dépassent rarement 60 cm de long. Céphalopodes comme la Seiche et le Poulpe, le calamar est un décapode, avec 8 bras courts et 2 longs tentacules extensibles. Le Calamar est rarement solitaire, on trouve selon les espèces, des bancs de plusieurs centaines d’individus. Le Calamar porte aussi le nom d’Encornet. Son mode de pêche n’est pas très différent de celui de la Seiche et il a, comme sa cousine, ses préférences...
Les Calamars des côtes françaises ont une pigmentation rose ou rouge, variable.. Le corps est de forme allongée, terminé par une ailette fixée sur le manteau. La tête est munie de 8 bras et 2 tentacules extensibles par contraction. Comme la Seiche il possède une coquille interne (“plume”) en raison de sa forme étirée. Les deux tentacules longs sont dotés de ventouses à leur extrémité.
Certaines espèces vivent à proximité des côtes, presque en surface. D’autres, au contraire, vivent dans les eaux très profondes. Les jeunes Calamars, transparents, montent en surface sans se faire repérer. En vieillissant, ils gagneront petit à petit les profondeurs. Le Calamar commun ne dépasse pas 45 à 50 cm de long. On le trouve en Manche, Atlantique et Méditerranée, jusqu’à 400 m de profondeur. Les Calamars sont des prédateurs. L’adulte mange des crustacés, mollusques, sardines, maquereaux, mulets mais aussi de jeunes Céphalopodes (seiche, poulpes et calamars).
Les jeunes se nourrissent de zooplancton. En chasse, le Calamar se propulse vers sa proie et étire ses deux longs tentacules pour l’attraper. Ses tentacules ont la faculté de s’étirer en se contractant. Ils sont pourvus de griffes et de ventouses. Une fois agrippée, il porte sa proie à la bouche et la déchiquette par petits morceaux à l’aide de son bec.
Comme la Seiche, le Calamar dispose d’un venin pour immobiliser sa victime. Son oesophage traverse son cerveau et ne lui permet pas d’engamer de gros morceaux. Sa nageoire (sorte d’ailette, à l’arrière du manteau) ne lui sert que pour les mouvements lents
d’approche. Pour se déplacer rapidement, le Calamar chasse l’eau qu’il peut stocker dans
son siphon (tube situé sous le manteau) provoquant une propulsion. Il a la capacité d’orienter son siphon dans n’importe quelle direction pour se déplacer. Certaines espèces de Calamars sont d’ailleurs capables de sauter, voire voler au-dessus de la surface de l’eau grâce à ce système de propulsion performant. Comme les Poulpes et les Seiches, le Calamar est doté d’une relative intelligence.
Ils sont capables en groupe de se coordonner pour chasser. Ils sont aussi capables de modifier leur apparence physique (couleur, dessins de la robe) pour communiquer avec leurs congénères. La période de reproduction, d’avril à juillet permet d’observer des comportements et signes de communication complexes. Une fois fécondée, la femelle pond comme sa cousine la Seiche, une centaine d’oeufs environ, qu’elle dépose sur les fonds, roches, algues, épaves. Les oeufs sont regroupés en grappes de dizaines d’oeufs. Une sorte de gélatine les enrobant permet leur fixation sur un support.. L’incubation est variable et fonction de la température de l’eau. Les jeunes Calamars ne passent pas par le stade larvaire. Dès leur naissance ce sont des Calamars miniatures, ils se nourrissent de zooplancton et apprennent à chasser seuls au fur et à mesure de leur croissance.
Ils affinent petit à petit leur technique de prédation. La plupart des espèces sont grégaires et vivent en bancs, mais certaines espèces sont solitaires. La croissance est rapide et les juvéniles deviennent accessibles à la pêche au bout de 3 mois, soit de juin à octobre selon les espèces. Les jeunes calamars grossissent en fonction de la température de l’eau mais aussi de la quantité de nourriture présente dans le milieu. Ils se rapprochent des côtes et de la surface. Ils atteignent en quelques mois une taille de 15 cm et seront matures vers l’âge d’un an. Comme les Seiche et les Poulpes, leur espérance de vie est courte.
Ils meurent après la reproduction qui survient après un ou deux hivers selon la date plus ou moins tardive de l’éclosion. Il se pêche essentiellement de nuit, mais aussi à la tombée de la nuit ou au lever du jour. Les nuits de pleine lune sont idéales: le calamar monte en surface. Le reste du temps il vit plutôt au fond, près des roches et des épaves. La pêche aux calamars est une pêche simple et amusante.
Elle se pratique de nuit ( de préférence en début de nuit ) dans les golfes de la Méditerranée, en Atlantique ou dans la Manche. Il se pêche autant du bord en bichi bachi dans quelques mètres d’eau que jusqu’à plus de 10 m de fond en bateau (dandine, tataki). Au Japon, on utilise de puissants projecteurs. Certains navires immergent même des lampes qu’ils remontent lentement avec les bancs de calmars.