Trois bars de 7 kg dont deux au Blue Shad !

Début de saison difficile ! L’entrée de saison 2014 est vraiment dure pour la pêche. Même en mai, l’hiver qui n’en finit plus maintient des températures très basses pour la saison. Lors de précédentes sorties avec Rémi, nous avons essayé à plusieurs reprises les zones de faibles profondeurs type plages plates au plus près des rouleaux ou les abords immédiats de la cote rocheuse, mais les bars ne semblaient toujours pas revenus.
Bien décidés à faire quand même du poisson, nous choisissons ce matin de mai de concentrer nos efforts sur de plus gros prédateurs appréciant eux aussi les shads: les dentis ! Nous tenterons de les toucher sur des ensembles sensibles de 20 lb munis de moulinets résistants en taille 3500 / 4000, ce qui s’avère light pour de tels poissons. Mais nous sommes bien équipés et cette pêche offre l’avantage d’apporter d’incroyables sensations !

Voir la fiche article du Blue shad

12-petitLes spots que j’ai marqués au sondeur, sont des pierres offrant une forte déclivité. Certaines possèdent des remontées de plus de 15 mètres avec de gros blocs, bien marquées. Autant de caches pour de beaux prédateurs! La plupart se situent généralement dans des fonds de 40 à 50 mètres. Néanmoins, certaines zones très accidentées ayant 20 à 25 m de profondeur m’ont rapporté, plusieurs fois, de beaux spécimens.
La saison ne faisant que commencer, le pattern du jour consistera à la prospection systématique d’un maximum de postes afin de définir où se trouvent les dentis. Tant de choses peuvent changer d’une année à l’autre! Selon la température de l’eau, la force du vent et des courants ou encore la présence de poisson fourrage, les carnassiers peuvent se situer à des profondeurs très différentes.

Premier essai au Blue Shad 15 cm

Ayant surtout essayé les plus petites tailles de Blue Shad jusqu’à présent, cette sortie s’avère une bonne occasion de tester les grands modèles de 15 cm. Les fonds offrent des reliefs très marqués constitués de blocs, de failles, d’éboulis rocheux et de falaises sous-marines.

Pré-monté en texan, l’hameçon du Blue Shad Flashmer est protégé par le corps du leurre et la fente dans le ventre permet une libération optimale de ce wide gap, à la moindre touche. Ce montage met vraiment en confiance, surtout dans de tels environnements !
Cette zone étant un véritable cimetière à tête plombée, je repique néanmoins la pointe sous la peau du dos. La matière du Blue Shad étant très tendre, l’hameçon se libère facilement lors de l’attaque et les ratés ne sont pas plus nombreux. Une astuce qui permet de passer vraiment n’importe où, et que je recommande vivement, dans les endroits les plus encombrés !
Les premièrs spots n’ayant rien donné, nous décidons de tenter une pierre s’élevant à une vingtaine de mètres de profondeur alors que les fonds alentours se situent autour de trente.
Le vent s’étant levé, la dérive de plusieurs noeuds nous contraint de toute façon à rester dans ces profondeurs raisonnables avec des shads plombés à 60 g.

Nous venons à peine d’arriver sur zone, que les symboles sur le sondeur nous laissent sans voix ! Décollées du fond, les boules de fourrage sont très compactes, comme si elles s’étaient concentrées à l’approche d’un danger.

Au bout de quelques instants, des échos d’une taille inhabituelle apparaissent...

De larges tracés montrent même des mouvements ultra rapides que j’identifie immédiatement. J’alerte mon amiqui est éloigné de l’écran :
- "Grosse détection ! Ca chasse en dessous et c’est du lourd !"
Je viens à peine de le prévenir qu’il encaisse une tape brutale, suivie d’un rush impressionnant qui plie sa canne en 2! Vue la puissance, je comprends immédiatement qu’il est attelé à un denti. Mais en quelques secondes, le poisson se décroche.

Tout en pestant, il ramène le leurre et l’examine. Les marques de dents parlent d’elles mêmes :
"Denti !" Et vu l’écartement des canines, un beau. J’aurais dû ferrer plus fort ! " se lamente-t-il.
Sa déception est grande. Alors que mon ami remplace son shad, je repositionne le bateau pour une autre dérive. Je le prends à témoin en montrant le sondeur :
-"Regarde, ça bouge toujours en-dessous. Et c’est énorme !"

1-petitAvec le zoom, ce sont maintenant 3 échos faisant près du quart de l’écran de mon sondeur qui laissent de larges arcs.

Des prédateurs sont en chasse ! Mon Blue Shad de 15 cm renvoie de puissantes pulsations que je ressens parfaitement dans la canne à la moindre animation. C’est toujours agréable de sentir à ce point son leurre vibrer intensément quand on sait la présence de si beaux poissons!
Restant bien à la verticale de notre dérive pourtant rapide grâce aux 63 g de la tête, je n’hésite pas à le laisser reprendre contact avec le fond.

Je sais que celui-ci est constitué de grosses roches suivis de forts dénivelés mais l’armement en texan me permet de gratter cette zone où je n’aurais jamais osé mettre un leurre monté sur une tête plombée classique.
Je viens à peine de redécoller du fond avec quelques tractions que j’encaisse une touche brutale. Ayant encore en tête le décrochage de mon ami, je ferre à plusieurs reprises afin de bien faire pénétrer l’hameçon dans ce que je pense être une mâchoire pavée.

Pendu !

Le poisson joue de tout son poids mais les rushs sont courts. Ce n’est pas un denti! Les fonds rocheux étant particulièrement encombrés, je le bride afin qu’il reste décollé du substrat. Les coups de têtes sont lourds : je sais déjà qu’il s’agit d’une prise de belle taille. Il prend régulièrement le courant en opposant obstinément toute sa masse.
Cumulé avec notre forte dérive, la tension sur la canne est très forte. La situation est délicate car les risques de casses sont nombreux! Etant en 20 lb, je prends tout mon temps pour le travailler avec des pompages courts.

Impossible de dire la durée du combat qui semble durer des heures tant la crainte de le perdre est grande.

2-petitIl finit par se rendre et le voyons apparaitre sur le flanc. Mon ami l’épuisette aussitôt. Nous n’en croyons pas nos yeux : ce bar est énorme ! Je le pèse rapidement avec ma Fish Grip Peson. Juste 7 kg ! Nous faisons les photos d’usage en savourant ce moment.
Un spécimen de ce poids est rare ! Nous le mesurons et nous constatons avec étonnement qu’il ne fait que 85 cm de longueur! Ses flancs sont très larges et son ventre gigantesque est distendu. Un sujet presque obèse. Il a dû se gaver de proies ! Nous voyons par terre un grand nombre de poissons qu’il a rejetés une fois sorti de l’eau. Mon ami en plaisante : "Mon Dieu : il a dû s’empiffrer. Il est gras comme un cochon ! "

Durant la séquence photo, j’observe l’écran du sondeur. Notre dérive nous a amené sur une nouvelle pierre que je ne connaissais pas. Et encore ici, les grands échos que nous avions vus peu avant apparaissent. En quelques secondes nous relançons. Etonnant comme la perspective de croiser un beau fish rend tout le monde silencieux sur le bateau !
Après plusieurs dérives, nous commençons à douter.Je nous replace bien en amont d’une zone où nous avons vu des rassemblements très compacts de fourrage.

Dés la première descente, Remi touche un poisson et le combat laisse encore présager un très beau spécimen. Alors qu’il apparait en surface, j’entends mon ami hurler :

 

"Ce n’est pas vrai! encore un monstre !"

Je me concentre pour l’épuisetter proprement. Une fois le prédateur dans les mailles, je réalise soudain : il est aussi gros que le premier ! Je m’empresse de le peser et de le mesurer: 87 cm pour un peu plus de 7 kg. Incroyable ! Nouvelle séance photo rapide où nous échangeons nos impressions. C’est un banc entier de poissons hors normes. Et si nous pouvions en faire un autre ?

Nous essayons de faire vite car cette activité ne va pas durer et nous voulons en profiter au maximum. Même si ces prises seraient suffisantes pour n’importe quel pêcheur, nous en voulons toujours plus. Ce n’est pas tous les jours que de telles opportunités se présentent !
Nous nous replaçons à nouveau mais les bancs de fourrage sont dispersés et nous ne voyons plus les larges échos. Nous faisons chaque pierre une à une. Alors que je laisse descendre le shad après avoir lancé ¾ aval, je tiens comme d’habitude ma tresse entre le pouce et l'index pour sentir le contact avec les roches. Le fil s’arrête soudain, alors que je pense être bien au-dessus du fond. J’ai ressenti une sensation étrange dans le fil. Je ferme immédiatement le pick-up et ferre : "poisson !" Sa défense ressemble en tous points à celle que je viens de ressentir. Encore un beau spécimen !

Je suis certain que le bar qui a gobé mon leurre à la descente, s’est en fait, fait prendre tout seul. En mordant dans la matière du Blue Shad, l’hameçon texan hyper aiguisé a immédiatement pénétré les chairs et le ferrage a été automatique. Cela prouve également que la grande souplesse de ce leurre fait qu’il nage tout seul, même lors des relâchers.
Je regrette aussitôt de ne pas avoir refait mon noeud et crains que le combat précédent n’ait fragilisé mon bas de ligne. Dans l’excitation, c’est le genre d’erreur que nous faisons tous ! Mais le poisson apparait bientôt en surface. Une fois qu’il est dans l’épuisette, toute la tension que je ressentais disparait d’un coup.

Un troisième bar aussi gros que ceux que les deux autres ! Il pèse un peu plus de 7 kg pour 86 cm.

Le sosie des deux précédents ! Mon ami me regarde interloqué et nous éclatons de rire. C’est tellement inimaginable que nous n’aurions pas même osé en rêver !
Nous continuerons à pêcher pendant plus d’une heure mais l’activité à définitivement cessé. Même les meilleures choses ont une fin ! Nous discutons avec mon ami sur ce qui vient de nous arriver. Ces prédateurs étaient sur de grosses proies qui leur permettaient de récupérer le poids perdu durant l’hiver et de s’engraisser rapidement.
Encore une preuve qu’il ne faut pas hésiter à utiliser de très gros shads pour le bar !
De mon coté, le Blue Shad 15 cm dos bleu est depuis devenu un de mes leurres fétiches et je ne sors jamais sans. Mais vus les résultats faits avec, je pense que tous les pêcheurs me comprendront !

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