Essai sur le terrain de la Superbraid 8 X Yo-Zuri

Mi février, un créneau météo apparait enfin pour une cession bateau. Depuis plus de deux mois, les tempêtes de vent succédaient à des jours de pluie et nous empêchaient de sortir. David et Jérémy, deux passionnés qui souhaitent que je les initie au slow jigging sont si impatients qu’ils ont passé les derniers jours à dévaliser les rayons des magasins de pêche de la région pour compenser l’attente de cette sortie.

Nous nous donnons rendez-vous à mon port et je constate que leurs boites sont si remplies de slow jigs qu’elles sont difficilement transportables. Durant la route menant aux premiers spots de pêche, ils sortent leurs dernières acquisitions et les passent en revue en me demandant mon avis. La quantité impressionnante de leurres montre à quel point ils attendaient cette sortie !

De mon coté, je leur montre une tout nouvelle tresse que je souhaite essayer en slow jigging : la Superbraid 8 X Yo-Zuri. Cette nouveauté 2017 semble vraiment prometteuse. En PE 1.5 (16/100), elle affiche une résistance de 30 lb, ce qui est considérable ! La multicolore dispose d’un changement de couleur tous les 10 m qui est très pratique pour les pêches verticales.

 

Sa finesse est impressionnante et, au toucher, son aspect lisse et soyeux laisse présager d’un passage parfait dans les anneaux. Idéal pour toutes les pêches sensibles où la lecture des touches est importante !

Nous prospectons quelques uns de mes spots au sondeur en commençant par les moins profonds. L’absence d’échos est inquiétante. Avec les eaux encore froides, les poissons ne se sont pas encore rapprochés des côtes. Après une heure à sillonner des profondeurs moyennes, je prends le parti de me diriger vers le large sur un secteur que je connais bien. La mer est lisse comme un lac et la dérive est faible. Les conditions sont parfaites pour pratiquer une pêche à plus de 110 m de profondeur.

 

 

A peine arrivé sur zone, les échos semblent prometteurs. Je montre à David et Jeremy la différence entre les marques laissées par les bancs de maquereaux et celles plus proches du substrat de beaux sparidés. Par expérience, je sais que ces taches isolées correspondent à de beaux poissons. Une forme d’impatience rend nos moindres gestes maladroits lorsque nous montons nos bas de ligne. Avec la tresse Superbraid 8X en 30 lb, je leur conseille d’installer un bas de ligne de 7 m de fluorocarbone Premium Asso en 50 /100. Avec sa résistance de 36 lb et sa grande résistance à l’abrasion, il est parfait pour ces pêches à proximité des roches.

Pour attacher nos jigs, je leur conseille d’utiliser un système d’attache constitué d’un émerillon baril Berkeley de 90 lb associé à un anneau brisé forgé Flashmer de 100 lb. La meilleure solution pour attacher un jig car elle élimine totalement les risques d’ouverture sur un beau poisson. De même, les chocs répétés avec un leurre lourd comme un jig fragilise n’importe quelle agrafe.

 

La dérive est si faible que nous n’avons pas à installer l’ancre flottante. Après quelques animations, je montre quelques échos bien détachés sur le sondeur à Jérémy et David et leur annonce : « beaux poissons » ! Déjà haut dans la couche d’eau, nous laissons redescendre nos  leurres. Alors que Jeremy commence à manier en jetant un œil au sondeur, il encaisse une touche violente qui le surprend. La canne est bien bandée mais en absence de ferrage, le poisson se libère. Loupé ! Dommage car il devait s’agir d’un beau spécimen. Les amis semblent d’un coup beaucoup plus concentrés. Au bout de quelques minutes, de nouveaux échos prometteurs apparaissent et, à peine les ai-je signalés que je ressens une touche subtile. Je ferre aussitôt et le poisson est pendu. Après un combat sympathique sur une canne si fine, le poisson perce la surface. Le premier pageot de la journée. Celui-ci fait 1,1 kg mais comme toujours avec cette espèce, il s’est bien battu durant toute la remontée des 100 m. Un pur plaisir !

Après quelques photos d’usage, nous repartons sur une autre dérive. Ma prise semble avoir motivé les troupes et je sens les amis plus concentrés que jamais. A peine commencent-ils leur animation qu’ils sont tous les deux immédiatement en combat. Leur sourire fait plaisir à voir ! Lors de la longue remontée, David décroche malheureusement son fish. Peut être un ferrage pas assez appuyé ?

De son coté, Jérémy voit arriver en surface son premier pageot de la journée. Un autre spécimen de plus d’un kilo. Alors que je le mitraille de photos, je vois ses yeux qui pétillent. Il se régale !

Les poissons semblent vraiment en activité. Jérémy et moi multiplions les prises. Alors que nous somme déjà à 7 poissons chacun, je le vois soudainement ferrer. Quelques coups de tête sont visibles dans la canne puis il semble ramener un poids mort. Durant toute la remontée nous tentons d’imaginer cette espèce se débattant si peu. Chapon, Saint Pierre ? Alors que le poisson arrive à quelques mètres sous le bateau, la grande transparence de l’eau nous laisse apercevoir une baudroie. Nous sommes stupéfaits. Cette espèce est une prise très rare au leurre ! Elle est rapidement epuisettée. Pesant moins de deux kg, sa mâchoire garnie de puissantes dents recourbées nous impressionne. Jérémy est aux anges mais redouble d’attention quand il pose pour la photo. En effet, il ne s’agit pas de laisser trainer un doigt !

Au bout de deux heures sur le même spot, Jéremy et moi avons déjà fait pas loin d’une vingtaine de prises. L’avantage du pageot est que cette espèce supporte très bien la décompression et qu’elle repart très bien même ramenée de grandes profondeurs. Nous avons ainsi pu en libérer un grand nombre. David a été moins chanceux que nous et il est malheureusement toujours bredouille. De son coté, Jérémy a encaisse une énorme touche qui fait soudainement plonger le scion sous la surface. C’est du très lourd. Mais après de violents coups de tête, le poisson se décroche. Dommage : il devait s’agir d’un denti ou d’un pagre ! Après une ultime dérive sans touche, la période d’activité semble terminée sur cette zone. Je décide donc de les emmener sur un autre spot en quête de dentis. A peine sommes nous arrivé que David ferre enfin un poisson. Le pageot n’est pas gros mais au moins il n’est pas bredouille ! Après la photo d’usage, ce poisson repartira lui aussi en pleine forme. David recolle au score et enchaine enfin plusieurs prises successives.

Pendant ce temps, Jeremy touche à nouveau un poisson. Les coups de tête sont violents mais très détachés. Par expérience, je sais qu’il s’agit d’un rouget grondin. Et vu la courbure de la canne, il doit s’agir d’un très beau spécimen. Le remonter de plus de 100 m de fond prend du temps et nous scrutons la surface. Mais à peine à quelques mètres sous le bateau, alors que sa forme se dessine, la canne se détend soudain. Décroché ! Dommage pour Jérémy. Nous continuons à pêcher. J’ai la surprise de sortir un petit merlu. Quel vorace pour se jeter sur un leurre faisant la moitié de son corps !

De son coté, Jérémy touche à nouveau un rouget grondin. Il est petit mais c’est le premier qu’il prend au leurre. Il est ravi ! Nous multiplions les prises de pageots mais les dentis ne semblent pas encore revenus. A la fin de la journée, ce seront plus d’une trentaine de belles prises au dessus du kilo qui auront été réalisées, - dont des espèces peu communes. Nous avons certainement fait autant de maquereaux espagnols dont des sujets dépassant le kilo mais nous ne les comptons même pas dans ce chiffre. Au retour, David et Jeremy semblent sur un nuage. Ils me confient avoir passé une super journée. Ils m’avouent qu’après avoir essayé pendant un an cette technique sans avoir de résultats, ils ont adoré cette cession. Leur joie est vraiment communicative et nous sourions comme des imbéciles durant tour le trajet du retour !

Après une utilisation aussi intensive, la tresse Superbraid 8 X Yo-Zuri m’a vraiment impressionné. Sa finesse est telle qu’elle fendait littéralement le courant et me permettait de redescendre plusieurs fois sans avoir à ramener mon jig à chaque descente. Avec sa section parfaitement ronde et son tissage ultra serré, la glisse dans les anneaux est vraiment exceptionnelle. Cette absence de bruits parasites ainsi que sa sensibilité par plus de 100 mètres de fonds m’a également aidé à percevoir les touches les plus fines de ces sparidés. Pour avoir essayé de très nombreuses tresses, la Superbraid 8X s’est vraiment révélée être une des meilleures que j’ai pu essayer dans l'offre pléthorique existant sur le marché. Une des plus belles révélations 2017 me concernant. Je vous la recommande chaudement !